L’aérogel est un matériau extrêmement léger et poreux, dont la structure est composée jusqu’à 90-99 % d’air. Du fait de cette microstructure, l’aérogel possède une conductivité thermique très faible, ce qui en fait l’un des meilleurs isolants disponibles sur le marché. Les fabricants utilisent généralement des panneaux ou des feutres composés d’aérogel (souvent combiné à d’autres fibres pour la tenue mécanique) pour proposer des isolants ultra-performants et minces.
Propriétés principales
- Conductivité thermique (λ) : de l’ordre de 0,012 à 0,015 W/m.K (variable selon les formulations).
- Résistance thermique (R) : plus la conductivité est faible pour une épaisseur donnée, plus le R est élevé.
- Épaisseurs réduites : à résistance thermique égale, l’aérogel nécessite des épaisseurs souvent deux à trois fois plus faibles que d’autres isolants classiques.
- Poids et densité : très faible densité, ce qui facilite le transport et la mise en œuvre dans certains contextes exigeants.
- Incombustibilité : selon les produits et adjuvants, certains panneaux/filtres d’aérogel sont classés A2 (incombustibles ou très difficilement inflammables).
- Coût : l’un des points faibles reste le prix, sensiblement plus élevé que pour les isolants traditionnels (la technologie reste encore relativement spécialisée).
2. Présentation du produit « Thalea sur aérogel »
Plusieurs gammes de produits à aérogel sont aujourd’hui disponibles auprès de diverses marques ou distributeurs. Parmi ceux-ci, on peut trouver des marques proposant des panneaux souples (feutres) ou rigides (composites). Sous l’appellation « Thalea » (ou d’autres gammes commerciales similaires), on retrouve généralement :
- Des rouleaux ou plaques flexibles : souvent constitués de fibres de verre ou de fibres polyester imprégnées de particules d’aérogel. Cela permet une pose facilitée dans des espaces où la rigidité d’un panneau n’est pas souhaitable ou possible (tuyauterie, gaines techniques, courbes, etc.).
- Des panneaux rigides : destinés à l’isolation thermique par l’extérieur (ITE), aux murs intérieurs, aux planchers, ou encore dans le domaine de la rénovation où chaque centimètre compte pour préserver l’espace habitable.
Avantages spécifiques
- Ultra-minceur : on peut atteindre un R de 1 m².K/W avec moins de 2 cm, là où il faudrait souvent 4 cm ou plus d’un isolant classique.
- Compatibilité avec la rénovation : idéal pour isoler des parois anciennes ou des zones où l’épaisseur disponible est faible.
- Réduction des ponts thermiques : grâce à sa finesse et sa flexibilité (dans le cas des rouleaux), il est possible de recouvrir des zones difficiles.
Limites
- Prix plus élevé : la technologie aérogel reste plus onéreuse que les isolants usuels (ouate de cellulose, laine minérale, polystyrène, etc.).
- Mise en œuvre délicate : selon la solution (panneau rigide ou feutre), il convient de respecter les préconisations du fabricant, notamment sur la découpe et la protection contre la poussière (les particules d’aérogel peuvent être irritantes).
3. Comparatif avec d’autres isolants courants
Pour comparer, on se base sur la valeur R (résistance thermique) qui s’exprime en m².K/W et dépend de la conductivité thermique λ (W/m.K) et de l’épaisseur e (m) selon la formule :
R=eλR = \frac{e}{\lambda}
3.1. Tableau récapitulatif (exemples approximatifs)
Isolant | Conductivité thermique (λ) | Épaisseur pour R≈3 (m².K/W) | Épaisseur pour R≈5 (m².K/W) | Avantages / Inconvénients |
---|---|---|---|---|
Aérogel (Thalea, etc.) | 0,012 à 0,015 W/m.K | ~ 3,6 cm (λ=0,015) | ~ 6,0 cm (λ=0,015) | + Très performant, ultra-mince. – Coût élevé, mise en œuvre délicate. |
Laine de roche | 0,033 à 0,040 W/m.K | ~ 10 cm (λ=0,035) | ~ 17 cm (λ=0,035) | + Bonne résistance feu, coût modéré. – Épaisseur plus importante. |
Laine de verre | 0,032 à 0,040 W/m.K | ~ 9 à 10 cm | ~ 15 à 17 cm | + Économique, bonne performance globale. – Peut irriter, nécessite un pare-vapeur. |
Polystyrène expansé (PSE) | 0,030 à 0,038 W/m.K | ~ 8 à 10 cm | ~ 13 à 17 cm | + Bon rapport qualité-prix. – Moins perméable à la vapeur, sensibilité au feu. |
Polyuréthane (PUR / PIR) | 0,022 à 0,028 W/m.K | ~ 7 à 8 cm | ~ 11 à 13 cm | + Très bonne performance thermique. – Inflammable, émissions de fumées toxiques. |
Ouate de cellulose | 0,038 à 0,042 W/m.K | ~ 11 à 12 cm | ~ 18 à 21 cm | + Matériau biosourcé, bon déphasage thermique. – Épaisseur importante. |
Remarques
- Les valeurs d’épaisseurs pour R≈3 ou R≈5 sont données à titre indicatif et dépendent des certifications, de la formulation, de l’humidité, etc.
- L’aérogel se distingue par sa faible conductivité. Par exemple, pour un λ de 0,015 W/m.K, 3,6 cm d’épaisseur suffisent pour R=3 m².K/W, quand d’autres isolants nécessitent bien plus.
3.2. Analyse comparative
- Performances thermiques : l’aérogel arrive en tête en termes de performance pure, surtout si l’on cherche la plus grande résistance thermique pour le moins d’épaisseur possible.
- Épaisseur requise : là où de la laine de roche ou du polystyrène classique réclament 10 à 15 cm (voire plus) pour de hautes performances, l’aérogel peut se contenter de 3 à 6 cm.
- Prix : pour un même R, l’aérogel est plus onéreux (deux à trois fois, voire plus, selon le fabricant). Toutefois, dans certains cas (rénovation de bâti ancien, problème de manque d’espace, ponts thermiques critiques), c’est un investissement qui peut se justifier.
- Mise en œuvre : sous forme de panneaux rigides ou de feutres flexibles, l’aérogel offre une bonne polyvalence. Il peut couvrir des zones complexes (tubes, angles, courbes) plus facilement qu’un panneau rigide de laine minérale ou de polystyrène. En revanche, il faut être prudent avec les poussières d’aérogel (bien respecter les consignes de protection).
4. Applications conseillées
- Rénovation de bâtiments anciens : murs intérieurs d’appartements où chaque centimètre compte.
- Isolation de ponts thermiques : appuis de fenêtres, poutres, linteaux, etc.
- Tuyauteries, gaines techniques : surtout pour les versions en rouleaux flexibles d’aérogel.
- Secteurs industriels ou haute performance : laboratoires, industries ayant besoin d’une isolation extrême (températures négatives, environnements restreints).
5. Conclusion
L’isolant à base d’aérogel, commercialisé sous diverses marques ou gammes comme « Thalea » ou équivalents, représente l’une des solutions les plus performantes du marché en termes de résistance thermique pour une épaisseur donnée. Grâce à sa conductivité thermique exceptionnellement basse (aux alentours de 0,012 à 0,015 W/m.K), il permet de gagner de la place tout en assurant un haut niveau d’isolation. Ses inconvénients majeurs sont son coût plus élevé et une mise en œuvre parfois sensible (précautions face aux poussières d’aérogel).
Néanmoins, pour des projets de rénovation exigeants ou dans des contextes où l’on ne dispose que de très peu d’épaisseur, les solutions à base d’aérogel constituent un investissement rentable à long terme, notamment pour éviter de grosses pertes d’espace intérieur ou pour éliminer des ponts thermiques délicats. Comparé à la laine de verre, la laine de roche, le polystyrène, ou la ouate de cellulose, l’aérogel se démarque clairement en termes de finesse et de performance ; son surcoût peut donc être justifié par ces avantages décisifs dans des situations où chaque centimètre compte.
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